samedi 31 octobre 2015

L'extrême-droite surfe en Europe de l'Est



C'est une réalité que nous ne pouvons plus nier, il y a dans certains un pays un retour sur le devant de la scène des forces de droites-extrêmes, ultranationalistes et réactionnaires quant elles ne sont pas fascistes où néonazis. De la Hongrie à la Pologne en passant par l'Ukraine, les peuples d'Europe de l'Est semblent s'orienter vers des modèles de sociétés combinant libéralisme et rejet de l'autre.
Il y a, à mon sens, plusieurs causes à l'émergence de ces partis- où mouvements- identitaires.

La première, comme souvent, provient de la politique des pays occidentaux envers ces peuples où envers la Russie.
Ce sujet a déjà été abordé sur d'autres billets mais il est important d'y revenir. Ainsi, la politique de l'UE- et des Etats-Unis- envers la Russie, a conduit, comme chacun le sait, à la crise ukrainienne et à l'installation de néo-nazis au pouvoir. Les gouvernements européens nous ont ainsi exposé leur vision des "gentils dirigeants ukrainiens" contre les "méchants russes" mais cette réalité est bien plus complexe que celle présentée dans les médias. D'abord parce que l'Ukraine n'est aujourd'hui en rien une démocratie, les fraudes électorales où l'interdiction des partis communistes où des partis s'y référant en sont des preuves formelles. Ensuite parce que le gouvernement en place compte dans ses rangs des personnes n'hésitant pas à glorifier, ouvertement, des figures du III Reich nazi.

Ainsi, plutôt que de reconnaître qu'il puisse réellement exister des indépendantistes à l'Est de l'Europe, dont la culture, les coutumes et la langue sont beaucoup plus proches de la Russie que de l'Ukraine, qui par ailleurs souhaite supprimer la langue russe, les européens ont immédiatement soutenu le gouvernement ukrainien. Ces mêmes européens tant critiques à l'égard des indépendantistes sont restés muets lorsque des militants néonazis ont incendié une maison des syndicats, tuant des dizaines de personnes, lorsque le gouvernement accentué la répression sur des militants progressistes où lorsque les forces armées et les milices pro-gouvernement ont bombardé les populations civiles du Donbass.

Et puis il y a eu les nombreuses interventions impérialistes dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique qui ont conduit aux guerres dans plusieurs pays et donc au flot de réfugiés que nous connaissons ( voir : l'UE est responsable des morts en Méditerranée ). Les dirigeants, où les leaders des partis d'extrême-droites, des pays de l'Est peuvent ainsi aisément invoquer la crise des réfugiés pour expliquer les difficultés économiques alors qu'ils ne sont en rien responsables de la situation des peuples d'Europe de l'Est. Si aujourd'hui les peuples des pays de l'Est font face à une crise c'est en premier lieu du fait des recettes néolibérales appliquées à leur pays ainsi qu'à la corruption de leurs dirigeants qui ne sont en rien préoccupés par le bien-être de leurs peuples.
Que dit l'Europe face à cela ? Elle qui a su faire pression sur le gouvernement démocratique de la Grèce pour le forcer a capituler mais qui n'a en revanche rien dit à la Hongrie lorsque celle-ci s'est décidée à fermer ses frontières et à bâtir un mur privant les migrants de la possibilité d'entrer dans le pays.

Cela me permet d'en venir à une autre des raisons qui, selon moi, a contribué à l'émergence de ces partis ultranationalistes et réactionnaires. Comme je l'ai dit auparavant ces ascensions de leaders populistes vont bien souvent de pair avec les politiques néolibérales. Certains dirigeants ayant même la particularité de combiner à la fois une politique économique néolibérale et une politique réactionnaire et discriminatoire envers les immigrés, comme le premier ministre hongrois (qui d'ailleurs était présent, invité par la France, pour l'hommage à Charlie Hebdo).
Il faut donc prendre en compte un élément majeur : l'absence de réelles forces de gauches anticapitalistes et progressistes capables de contrecarrer ces modèles politiques. Il est évident que les décennies de "socialisme réel" issu de l'URSS ne facilitent sans doute pas la tâche à nos camarades communistes et progressistes qui doivent s'efforcer de militer en faisant face aux multitudes de critiques.

Pourtant l'avenir passera irrémédiablement par des politiques progressistes de gauches, nous ne pouvons tolérer que des partis fascistes où du moins réactionnaires prennent le pouvoir et stigmatisent immigrés, juifs, où musulmans. Il faut donc que le Parti de la gauche européenne (PGE), avec en son sein les partis progressistes d'Europe, fasse tout son possible pour qu'il y est de nouveau une gauche crédible dans les pays d'Europe de l'Est.
Pour le moment ce n'est qu'un rêve car dimanche dernier, lors des élections en Pologne, le parti d'extrême-droite surfant sur le modèle hongrois a fait carton plein.

Droit et justice obtient en effet 235 députés- soit 101 de plus qu'en 2011- et 61 sénateurs- soit 30 de plus qu'en 2011. Il n'y a donc plus aucun élu de "gauche" au sein du Parlement polonais, même si ceux qui y siégeaient se revendiquaient de la sociale-démocratie et étaient convaincu par le libéralisme.

Tandis que l'Europe du Sud semblent s'orienter vers les partis progressistes anti-austérités, les peuples d'Europe de l'Est, du fait de l'absence de forces de gauches crédibles, se laissent prendre au piège par des leaders populistes n'ayant soif que de pouvoir et répandant la haine.

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